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Scène IX.

THÉOBALD, madame de LORMOY, CÉLINE.
MADAME DE LORMOY.

Il nous laisse : je n’en suis pas fâchée. Je suis avare de ta vue, et j’avais besoin d’en jouir seule.

CÉLINE, souriant.

Avec moi cependant car j’en veux aussi.. (Elle passe à la droite de Théobald.) Allons, mon frère, place toi entre nous deux. Il faut absolument que tu te partages.

THÉOBALD, à part.

Je suis au supplice !

MADAME DE LORMOY.

Tu nous raconteras tout ce que tu as fait, tout ce que tu as souffert.

CÉLINE.

Nous avons tant de choses à lui demander, et tant de choses à lui dire, moi, surtout. Si tu savais combien de fois je t’ai désiré ! Je me disais : « Si mon frère était près de moi, ce serait un confident, un ami, je n’aurais plus de chagrins ! »

MADAME DE LORMOY.

Comment ?

CÉLINE.

Je sais bien, maman, que vous êtes là : mais ce n’est pas la même chose. On a toujours, au fond du cœur, des idées, des secrets, qu’on n’ose dire à personne qu’à soi-même, ou à son frère. Aussi que de