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l’amitié qui ose vous dire : « Allez-vous-en. » Aussi je suis digne de la comprendre, et je m’en vais… (À Céline.) Enchanté, mademoiselle, de pouvoir vous être agréable.

(Il sort.)

Scène XIII.

CÉLINE, THÉOBALD.
CÉLINE.

Il est parti, tu peux parler… Eh bien, tu hésites ?

THÉOBALD.

Oui, sans doute : plus je vous vois, plus mon sort me semble digne d’envie. Et il est si cruel d’y renoncer !

CÉLINE.

Y renoncer !…

THÉOBALD.

Il le faut. Chaque instant rend cet aveu plus difficile et plus nécessaire. Et cependant, si je parle, je vais perdre tous mes droits à votre amitié.

CÉLINE.

Moi ? jamais.

THÉOBALD.

Promettez-moi du moins de ne pas me haïr, de me pardonner, de vous rappeler que, dans tout ce qui est arrivé, rien n’a dépendu de moi. Que mon seul crime, le seul dont je sois coupable, et que je ne puis empêcher, c’est de vous aimer plus que moi-même.