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Page:Scribe - Théâtre, 17.djvu/404

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MADAME DE LORMOY, regardant Théobald.

Je crois bien, cela va de mieux en mieux, à mesure que je le regarde… Mais, docteur, je suis femme, ce qui veut dire un peu curieuse, et je voudrais bien savoir tout de suite…

RAYMOND

Je ne demande pas mieux ? nous y arriverons plus tard. Procédons par ordre ; car j’ai vu aujourd’hui tant de monde, j’ai appris des aventures si singulières, qu’il faut que je vous dise avant tout celle qui vient de m’arriver.

CÉLINE ET LA BARONNE.

Docteur, de grâce…

RAYMOND.

Ah ! vous savez que nous autres médecins, nous avons toujours des histoires à raconter ; ce sont les trois quarts de la visite ; il n’en faut plus qu’un quart pour le talent, et encore… (À madame de Lormoy.) À moins cependant que cela ne fatigue la malade.

MADAME DE LORMOY.

Non, docteur, je vous l’assure.

RAYMOND.

Il faut alors que le pouls reste comme il est ; car, à la moindre pulsation un peu vive, je m’arrête, et vous en serez fâchée ; parce que c’est une anecdote curieuse, et surtout véritable. Je l’atteste, quoique la scène se passe à Bordeaux.

MADAME DE LORMOY ET LES AUTRES.

Mais voyons donc, docteur, voyons donc.