Page:Scribe - Théâtre, 18.djvu/151

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dit : Ramirez, allez vivre au fond de mon duché, avec mon fils ; laissez-lui ignorer absolument l’existence des femmes… Je suis parti avec mon élève, il y a eu quatorze ans, le jour de la Saint-Ambroise, et j’attends les ordres de S. A… Si elle me dit : Ramirez, il y a assez long-temps que mon fils est exilé, il faut le ramener à ma cour, je le ramènerai. Pourquoi ? parce qu’il le voudra… Le prince le veut ; voilà la base de toute ma conduite.

PHILIPPE.

Et tout ça pour une brouillerie d’amour ; c’était bien la peine…

Air : Ces postillons sont d’une maladresse.

S’il faisait bien, il oublierait, je pense.
Cette inconstante et perfide beauté.

RAMIREZ.

Je blâme ici ta désobéissance,
Bien plus encor que l’infidélité.
Oui, je permets parfois qu’une autre belle
Change d’amant ; mais dans un pareil nœud,
On doit toujours au prince être fidèle,
Car le prince le veut.

PHILIPPE.

C’est fort bien ; mais, moi, je persiste à demander mon congé… je veux m’en aller… Philippe le veut.

RAMIREZ.

Tout à l’heure, Philippe, il ne tenait qu’à toi ; mais, maintenant, tu ne peux plus ; tu possèdes le secret de l’état.

PHILIPPE.

Et pourquoi me l’avez-vous dit ? est-ce que je vous le demandais ?