Page:Scribe - Théâtre, 18.djvu/204

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ADÈLE.

Mon petit Laurent, tu ne voudrais pas nous faire manquer cette partie de plaisir ?

LAURENT.

C’est que ça a tous les caractères d’une conspiration.

GUSTAVE.
Air : À soixante ans.

Oui, tu l’as dit, à tort ce mot te blesse,
Nous conspirons, mais contre le chagrin :
Notre serment est de rire sans cesse,
Notre mot d’ordre est un joyeux refrain.
Avec ardeur partageant mes alarmes,
Dans le complot vingt braves sont entrés ;
Pour cette nuit les coups sont préparés ;
Mais les flacons seront les seules armes
Qui brilleront aux mains des conjurés.

LAURENT.

Je suis sûr que ça finira mal ; si monsieur venait à savoir… moi qui depuis trente ans ne lui ai jamais désobéi.

GUSTAVE.

Mon oncle ne se doutera de rien ; d’ailleurs il est si bon.

LAURENT.

C’est ce qui vous trompe, monsieur est un rusé compère. Il a fait dans son temps des malices.

GUSTAVE.

Oui, des malices d’autrefois.

LAURENT.

Qui valaient bien les vôtres.