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MADAME DURAND.

L’autre jour il rencontre une noce qui revenait de l’église ; il se persuade tout à coup qu’il est le marié, il a fallu, bon gré, mal gré, qu’il ouvrît le bal avec la future.

DURAND.

Madame Durand ne vous dit pas tout. Le soir, après le bal il ne voulait pas quitter sa femme.

JACOTIN.

Eh bien ! tenez, Madame Durand, voilà justement ce qu’il nous aurait fallu aujourd’hui, nous aurions eu la comédie gratis.

MADAME DURAND.

Si je l’avais su, je l’aurais fait rester, puisqu’il était ici hier au soir. (On entend des tambours.) Mais voilà une visite qui ne vous fera pas moins de plaisir : ce sont les tambours de la ville qui viennent vous présenter leurs bouquets et vous féliciter sur votre mariage.

JACOTIN.

Ah ! mon Dieu ! mon cher Durand, venez m’aider à renvoyer tout ce monde-là.

Air du vaudeville des Gascons.

Oui, j’entends d’ici les tambours,
J’entends la trompette
Indiscrète.
Qui dans la ville et les faubourgs
Proclame déjà mes amours.
Un jour d’hymen en vain l’on compte
Rester tranquille dans son lit,
Dès le matin déjà du bruit…