Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/37

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lettres ; ainsi, avec de l’audace… (Regardant Alphonse.) en trois ou quatre morceaux, ça suffit ; bien comme cela. (Prenant une plume.) Diable de plume, c’est fin comme des pattes de mouche ! moi qui n’écris qu’en gros. (Regardant Alphonse.) Est-il maladroit ! (Criant.) Est-il maladroit ! pas comme ça, pas comme ça. (Se levant.) Car ça veut se mêler, et ça ne se doute seulement pas… (Lui prenant la chocolatière, et roulant entre ses mains.) Tenez, tenez, voyez-vous, jusqu’à ce que la mousse s’élève ; alors vous versez dans la tasse, voilà ce qu’on appelle à l’italienne.

ALPHONSE.

Je comprends bien ; mais ça demande une perfection.

SOUFFLÉ.

Vous verrez que je serai obligé de faire son chocolat pour lui. Tenez, mettez-vous là-bas à cette table, et achevez ce que j’ai commencé.

ALPHONSE.

Mais il n’y a rien encore.

SOUFFLÉ.

Il n’y a rien ? Eh bien alors commencez, ce ne sera que plus facile ; je voudrais bien qu’ici ce fût comme cela, car je suis obligé de réparer…

ALPHONSE, montrant le papier.

C’est ce rapport..

SOUFFLÉ.

Oui, ce rapport. (À part.) A-t-il la tête dure ! il est bien heureux que je fasse son ouvrage, car sans cela… (Tournant toujours, mettant de l’eau chaude, ou versant dans la lasse, etc.)