Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/447

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AIR : Un homme pour faire un tableau.

Autrefois à tous ses parens
Son humeur était importune ;
Mais depuis que, par ses talens,
Dans les Ind’s il a fait fortune,
Sans façon, chacun lui permet
D’être bourru, quinteux, colère.
Une fortune que l’on fait
Vous fait joliment l’ caractère.


Aussi, c’est pour fêter son arrivée qu’on a invité toute la société des environs, les nobles et les bourgeois ; nous aurons ce soir la petite ville et deux châteaux, hein ! ça sera-t-il beau ?

ARMAND.

Oui, mais je ne jouirai pas du coup d’œil : dis à un des gens de la maison, s’ils ne sont pas trop occupés, d’envoyer chercher des chevaux de poste.

MADELAINE.

Comment, monsieur, vous partez ? voilà quinze jours que vous êtes ici tout seul ; et quand Le beau monde arrive, quand ça va devenir amusant, voilà que vous vous en allez.

ARMAND.

Rester plus long-temps serait abuser de l’hospitalité que m’a offerte madame de Senange, et que je ne voulais même pas accepter.

MADELAINE.

Je vous aurais bien, défié de faire autrement ; votre voiture brisée, et vous dangereusement blessé.