Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/448

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ARMAND.

Grâce au ciel, il n’y paraît plus, et je peux partir ; les lettres d’aujourd’hui sont-elles arrivées ?

MADELAINE.

Voilà le paquet, c’est Bastien lui-même qui a été les chercher à la ville ; voyez s’il y en a pour vous.

ARMAND, prenant ses besicles pour parcourir les lettres.

(En prenant une.) Madame de Senange. (En lisant une autre.) Madelaine Durand, jardinière chez madame de Senange.

MADELAINE.

Tiens, il y en a aussi pour moi ; je me doute de ce que c’est. (Elle l’ouvre et la lit.)

ARMAND, parcourant toujours le paquet.

Ceci, ce sont des journaux. (Prenant d’autres Lettres.) Madame de Senange… madame de Senange… Quelle correspondance ! et qui peut donc lui écrire ainsi de Paris ?

MADELAINE, pleurant.

Ah ! mon Dieu, mon Dieu ! que je suis malheureuse !

ARMAND.

Eh mais, qu’as-tu donc ?

MADELAINE.

C’est le père de Bastien, un riche fermier, qui ne veut pas que j’épouse son fils, parce que je ne lui apporte pas de dot ; est-ce que c’est ma faute ? si j’en avais, Bastien l’aurait déjà ; mais, comme on dit, monsieur, la plus belle fille ne peut donner…