Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/449

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ARMAND.

C’est juste ; mais tu as sans doute quelques parens ?

MADELAINE.

Tiens, si j’en ai, je crois bien. D’abord j’en ai que je vois tous les jours, mais qui n’ont rien ; ensuite, j’en ai d’autres qui ont fait fortune, mais ceux-là on n’en a pas de nouvelles.


AIR : Va-t-en voir s’ils viennent.

J’ai des parens tant et plus
Qui vont et qui viennent,
Ceux qui n’sont pas trop cossus
À leur famill’ tiennent.
Tant qu’ils ont besoin d’écus,
Vers nous ils reviennent ;
Mais dès qui’ d’vienn’t des Crésus,
On n’sait plus c’qui’ deviennent.


J’ai surtout mon oncle Durand, qui est si riche que je le croyons perdu ; vous, n’en auriez pas entendu parler à Paris ?

ARMAND.

Quel est son état ?

MADELAINE.

Je ne peux pas vous dire, il fait tous les métiers ; il paraît que c’est un état qui rapporte.

ARMAND.

Oui, sans doute : je verrai, je m’informerai ; et dans tous les cas, je te promets que moi-même, je… (Regardant une lettre qu’il tient entre ses mains.) Ah ! celle-ci est