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Scène XX.

ANTOINE, puis ALPHONSE.
ANTOINE.

Par exemple, si je me serais jamais douté que c’était moi qui ferais le mariage de nôtre jeune maîtresse ! (Apercevant Alphonse.) Ah ! vous voilà, M. le chef. Qu’êtes-vous donc devenu depuis une demi-heure ?

ALPHONSE.

Morbleu ! je suis d’une colère… Je porte le chocolat jusqu’à l’appartement de mademoiselle ; là, une espèce de gouvernante me le prend des mains, et ne veut pas me laisser entrer. J’ai eu beau faire, il n’y a pas eu moyen.

ANTOINE.

Eh ! sans doute ! qu’aviez-vous besoin de le donner vous-même ? Mais il ne s’agit pas de cela ; vous allez avoir de l’ouvrage, et voilà une belle occasion de fonder votre réputation ; d’abord le déjeuner de ce matin, je présume que vous vous en êtes occupé ; et puis demain, peut-être, un repas de noce. Hein ! la maison est bonne ?

ALPHONSE.

Qu’est-ce que vous dites ? un repas de noce ?

ANTOINE.

Oui, mademoiselle Élise se marie ; elle épouse le jeune secrétaire que vous avez vu tout à l’heure, et qui n’est pas…