Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/51

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je n’en reviendrais pas ! Comment, monsieur, vous daigneriez ?

M. DE SAINT-PHAR, avec intention.

J’y mets cependant une condition. Vous êtes encore mon secrétaire, et j’ai une lettre à vous faire écrire. C’est la lettre d’un, fils soumis et respectueux qui veut fléchir le courroux de son père. Vous devez m’entendre ?

SOUFFLÉ.

Non, le diable m’emporte !

M. DE SAINT-PHAR.

Si fait, je veux que vous m’entendiez.

SOUFFLÉ.

Alors, si ça peut vous faire plaisir… Mais c’est que vraiment, aux termes où nous en sommes, je peux vous avouer ça ; je ne sais pas trop comment je pourrai…

M. DE SAINT-PHAR.

Soyez tranquille, je vous la dicterai moi-même ; mais je veux que vous l’écriviez, et vous l’écrirez.

SOUFFLÉ, à part.

Je l’écrirai, je l’écrirai ; ça lui est bien aisé à dire. Mais c’est égal ; dans les bonnes dispositions où est le beau-père, ça n’est pas une lettre de plus ou de moins qui peut faire manquer le contrat.

(À M. de Saint-Phar.)

Je vous suis, monseigneur.

(Ils sortent à gauche.)