Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/54

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ENSEMBLE.
ALPHONSE.

Daignez calmer votre colère,
N’écoutez plus votre dépit ;
Pour sauver celle qui m’est chère
Aidez-moi de votre crédit.

ANTOINE.

Quoi ! vraiment vous êtes son père ?
Est-il bien sûr de ce qu’il dit ?
Quelle rencontre singulière !
En honneur, j’en perdrai l’esprit.

LE VICOMTE.

Oui, ventrebleu ! je suis son père ;
Du moins on me L’a toujours dit ;
Je sens redoubler ma colère
Presqu’autant que mon appétit.

LE VICOMTE, retenant Alphonse qui veut se sauver.

Non, morbleu ! tu ne m’échapperas pas, et si M. de Saint-Phar est assez bon pour oublier sa colère, moi je me souviens de la mienne, et je ne peux pas l’oublier, pas plus que le déjeûner que j’attends depuis deux heures.

ALPHONSE.

Que dites-vous ! M. de Saint-Phar consentirait à me pardonner ?

LE VICOMTE.

Oui, monsieur, il pardonne, et il consent.