souscription pour remplacer l’ours Martin qui était indisposé ; mais l’indisposition n’a pas eu de suites. Cet ours, dans le séjour qu’il a fait à Paris, a pris les belles manières et les gentillesses des habitans de cette grande ville. Il boit, il mange, pense et raisonne comme vous et moi pourrions faire.
C’est admirable !
Il joue, il danse comme une personne naturelle de l’Opéra. Je n’ai pas encore pu lui apprendre à chanter : cela viendra ; mais en revanche il pince de la harpe divinement, et il a manqué de figurer dans une représentation à bénéfice pour le doyen des ours.
Ah ! mon ami, mon cher ami, nous sommes sauvés ! Je prédis à vous et à votre ours le sort le plus brillant. Par exemple, si celui-là ne devient pas le favori du pacba !… Mais ce n’est pas tout : le pacha aime aussi les poissons ; il nous faudrait donc un poisson extraordinaire.
Je vous comprends bien : vous ne voulez pas un roquet de poisson, un goujon, par exemple.
J’y suis, monsieur voudrait un beau poisson, un poisson comme on n’en voit pas beaucoup.
Un poisson comme on n’en voit guère.
J’ai votre affaire : prenez mon ours.
