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Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/112

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LAGINGEOLE.

Songe donc que tu es justement de sa taille, que tu danses, que tu pinces de la harpe. Que diable ! je t’avais en vue, et le rôle est dessiné pour toi.

TRISTAPATTE.

C’est possible ; mais un autre le jouera.

LAGINGEOLE.

Songe d’ailleurs…

TRISTAPATTE.

Tu as beau dire, je ne serai pas ours ; je ne veux pas être ours. Diable ! ça sent trop le bâton.

LAGINGEOLE.

Pense donc à notre fortune !

TRISTAPATTE, se fichant.

Je me moque bien de la fortune, moi ; je méprise la fortune. Je suis philosophe, et je ne veux pas être ours.

LAGINGEOLE.

Eh ! mon ami, l’un n’empêche pas l’autre.

(On entend préluder sur un instrument.)

Silence ! on chante. (Tous deux écoulent.)

ROXELANE, en dehors.
AIR de Montano.

Que tonAmour !
Que tonAmour !
Que ton doux pouvoir nous enflamme !
Que tonAmour ! (bis.)
Pour nous descends dans ce séjour.

TRISTAPATTE, ému.

Quel trouble dans mon âme !
Je connais ces accens :
Oui… c’est ma femme !
C’est elle que j’entends.