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Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/31

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Scène IV.

Les précédens ; LANTIMÈCHE.
LANTIMÈCHE, à la cantonade.

Je vous demande à entrer un moment. Je n’y resterai pas. (À la Folie.) Je sortais de Paris par la barrière de l’Étoile, lorsque ce nouvel édifice frappa mes yeux ; et comme il serait possible en province d’en établir de pareils…

LA FOLIE.

Monsieur serait-il quelque riche capitaliste ?

LANTIMÈCHE.

Capitaliste ? Au contraire, je suis artiste ! artiste lampiste[1] ! auteur du quinquet mécanique et d’une lampe merveilleuse, que j’aurais aussi présentée au grand Opéra, s’il n’y en avait pas déjà une de reçue[2].

HORTENSIA.

Eh ! c’est monsieur Lantimèche, l’inventeur de ce nouvel éclairage !

LANTIMÈCHE.

Lui-même ! mais ne confondons pas. Je ne suis pas de ces éclaireurs obscurs, de ces génies pâles et ternes qui ne sortent point du lampion, ou qui ne se

  1. On ne parlait alors que de l’éclairage par le gas hydrogène. Ce rôle de Lantimèche fut créé par Potier ; on se rappelle encore la gaîté, l’originalité qu’il y déployait, et surtout la beauté de ses poses et des ces formes, lorsqu’il paraissait au dénouement, en dieu du jour, en Apollon.
  2. Aladin ou la lampe merveilleuse, de M. Étienne, jouée depuis au grand Opéra avec un immense succès.