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Scène VI.

LA FOLIE, TITAN.
(Titan porte dans ses bras un petit modèle de montagne.)
TITAN, à la cantonade.

Ah ! l’on verra ! l’on verra ! J’ai de quoi vous confondre. (À la Folie.) Enfin, vous voilà, madame ; c’est donc ici qu’on vous trouve ?

LA FOLIE.

Mais, oui ; je suis fixée jusqu’à nouvel ordre.

TITAN.

Il est donc vrai que vous me quittez ?

LA FOLIE.

Que n’avez-vous su me retenir !

TITAN.

Comment, au moment où je fais de nouveaux embellissemens[1] !


AIR : Tenez, moi je suis un bon homme.

Quoi, j’ai pris un orchestre unique,
Planté des saules, des tilleuls,
Et moi, mes arbres, ma musique.
Nous nous divertissons tout seuls !
Je vois que j’en suis pour mes saules.
Grâce à vous, je me trouve, hélas !
Mon orchestre sur mes épaules,
Et mes montagnes sur les bras.

  1. Éblouis par le succès de la première année, les entrepreneurs des Montagnes Russes avaient employé leurs bénéfices en embellissement, afin de fixer chez eux la vogue. La vogue n’y revient plus.