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Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/40

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Mais, j’en appelle à un personnage plus puissant que vous, au Public lui-même, et comme il ne vient plus chez moi, c’est ici que je l’attends ; il sera juge de ce procès.

LA FOLIE.

Qu’est-ce que vous avez donc là ?

TITAN.

Je porte avec moi les pièces à l’appui. C’est un petit modèle en bas-relief, qui représente mes montagnes : on pourra confronter ; et j’attaque les vôtres en contre-façons.


AIR de Dorilas.

Oui, l’on va malgré vos astuces.
Voir mes montagnes au procès,
Elles sont faites par des Russes.

LA FOLIE.

Et les nôtres par des Français.
Ainsi que vous, à leur tour ils espèrent.
Sachez, monsieur, qu’en fait de monuments,
Chez nous les arts, l’honneur, en élevèrent,
Qui dureront encor long-temps.

TITAN.

D’ailleurs, chez nous l’on danse.

LA FOLIE.

Chez nous l’on dîne[1] : voyez d’ici Comus, Bacchus et tout l’Olympe ; j’ai pour moi le ciel !

TITAN.

Et moi les procureurs, et l’enfer avec eux ! Je vous forcerai bien à revenir chez moi, ou nous plaiderons.

LA FOLIE.

Eh bien ! nous verrons.

  1. Il y avait aux Montagnes Beaujon un superbe restaurant, un café, etc.