Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/49

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LE BOSSU.

À quoi servent les montagnes, et où est la nécessite qu’il y en ait ici bas ?

LA FOLIE.

Monsieur a ses raisons pour en vouloir aux montagnes.

LE BOSSU.

Oui, madame, j’en ai plein le dos. Il me souvient des montagnes russes, j’en ai un jour régalé toute la maison : ma femme et mon premier garçon en ont eu une courbature, et moi j’en ai eu une bosse au front en tombant sur le dos, le contre-coup apparemment.

LA FOLIE.

Ici, c’est bien différent ; si vous voulez seulement vous donner la peine d’entrer.

LE BOSSU.

J’en serais bien fâché ; donner trois livres pour ça ! Ce n’est pas que je regarde au prix, un artiste comme moi…

LA FOLIE.

Ah ! monsieur est artiste ?

LE BOSSU.

Ils disent bien dans le quartier que je suis serrurier ; le fait est que je suis artiste mécanicien, travaillant en fer ; mais pour payer trois livres, il faudrait que je fusse d’une bonne trempe, et je n’y mettrai jamais le pied.

LA FOLIE.

Moi qui avais l’intention de vous offrir vos entrées.