Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/50

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LE BOSSU.

Écoutez, donc, belle dame, c’est autre chose. Mais si j’accepte c’est à cause de la belle saison, parce que les spectacles… Il n’y a plus moyen d’y tenir dans ce parterre : on va, on vient, on me marche sur les mains ; avec ça on dirait qu’ils sont tous debout ; j’ai beau crier : Assis, je n’y vois rien, et puis d’ailleurs la température… Hier j’ai été voir Mérope : j’avais un billet d’auteur… c’était une chaleur ! et voyez comme le temps change ; trois jours auparavant j’avais été à l’Ambigu, aux Captifs d’Alger[1] ; c’était un froid à n’y pas tenir ; c’est le baromètre qui est cause de cela.

LA FOLIE.

Eh mais, j’y pense, il faut que je vous consulte : nous avons pour remonter nos chars une mécanique fort ingénieuse.

LE BOSSU.

J’en ai fait. Nous appelons ça un mouvement perpétuel.

LA FOLIE.

C’est qu’il s’arrête souvent, et si vous vouliez être des nôtres.

LE BOSSU.

Écoutez donc, belle dame, ça n’est pas de refus.

LA FOLIE.

Mais votre femme et votre premier garçon ?

LE BOSSU.

Ah ! je n’y tiens pas du tout.

  1. Mélodrame que l’on venait de donner à l’Ambigu-Comique.