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Page:Scribe - Théâtre, 4.djvu/31

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La catacoua s’est, hélas ! écroulée.
Ils ont coupé les ailes de pigeons ;
Et du boudoir la pommade exilée
Se réfugie au dos des postillons.

Ma vieille enseigne est un vain simulacre !
J’ai vu s’enfuir tous les gens du bon ton ;
Heureux encor, lorsqu’un cocher de fiacre
À mon rasoir vient livrer son menton !

Jours fortunés, jours d’honneur et de gloire,
Vous n’êtes plus ! mais à mon triste cœur,
Tant qu’il battra, votre douce mémoire
Viendra toujours rappeler le bonheur.


(On entend sonner.)
JUSTINE.

Tenez, tenez, pendant que vous êtes à causer, voilà M. Desroches qui vous attend, et qui s’impatiente.

POUDRET.

J’y vais, j’y vais, M. Desroches. (Il reprend sur la table sa cafetière et sa serviette, qu’il y a déposées.) C’est là une ancienne et bonne pratique ! il n’a pas donné dans le charlatanisme de la Titus, celui-là : il a été fidèle à la poudre, et a conservé l’aile de pigeon dans son intégrité. (On sonne encore.) J’y vais. (À Justine.) Et vous, mademoiselle, qu’est-ce que vous faites là ? descendez à la boutique, et restez-y en mon absence.

MADEMOISELLE DESROCHES, à Justine.

Oui, petite, descends t’apprêter, et fais-toi bien belle ; tu n’as pas oublié que ce soir nous allons ensemble au spectacle.

POUDRET.

Quoi ! mademoiselle, vous lui faites cet honneur ?