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Page:Scribe - Théâtre, 4.djvu/57

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MADEMOISELLE DESROCHES.

Qu’il n’y a plus moyen de feindre ; qu’il faut enfin vous avouer la vérité. Oui, mon frère, monsieur n’est pas ce que nous vous avons dit : c’est un amant déguisé.

DESROCHES, en riant.

La belle malice ! comme si je ne le savais pas.

MADEMOISELLE DESROCHES.

Quoi ! mon frère, vous consentiriez ?

DESROCHES.

Eh, morbleu ! que ne le disiez-vous tout de suite ! Dès que monsieur vous aime, et que vous lui plaisez, vous êtes bien la maîtresse de l’épouser ; soyez unis, et n’en parlons plus.


Scène XIX.

Les précédens, POUDRET, entrant
et laissant tomber son fer à papillotes.
POUDRET.

Vous les unissez ! l’ai-je bien entendu ?

MADEMOISELLE DESROCHES.

Eh ! oui, sans doute, monsieur m’épouse.

POUDRET.

Ô désolation de l’abomination ! tout est renversé, tout est confondu ! la rue Vivienne est au Marais ! et la boutique est dans le salon ! Lui, épouser la sœur de mon ancienne pratique ! lui, un indigne confrère !

DESROCHES.

Poudret, vous êtes dans l’erreur, monsieur n’est pas votre confrère.