Page:Scribe - Théâtre, 6.djvu/282

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vant du coup, mais en vain ! nous tombâmes tous les deux, et lui pour ne jamais se relever !

DIKSON.

Il est mort !

GEORGES.

Oui, au champ d’honneur ! de la mort des braves ! (Otant son chapeau.) Puisse-t-il prier là-haut pour qu’il m’en arrive autant ! Quand je revins à moi, je me trouvai dans une chaumière qui m’était inconnue, et je vis tout à coup apparaître une jeune fille, à qui sans doute je devais la vie, et qui chaque jour venait me prodiguer des soins. C’était la physionomie la plus douce et la plus touchante. Il m’était défendu de parler, et je ne pouvais lui témoigner que par gestes, et ma reconnaissance et le désir que j’avais de connaître ma bienfaitrice. « Plus tard, me disait-elle, quand vous irez mieux ! » Mais un jour je l’attendais à l’heure accoutumée, elle ne vint plus ; et cependant la veille, en me quittant, elle m’avait dit : « À demain ! » Aussi, dans mon inquiétude, dans mon impatience, je me hâtai d’abandonner la chaumière ; j’en sortis tout-à-fait guéri, mais amoureux comme un fou ; et depuis, malgré mes soins et mes recherches, impossible de découvrir les traces de ma belle inconnue !

DIKSON.

C’était peut-être votre bon ange, quelque démon familier, comme il y en a tant dans le pays.

GEORGES.

Vraiment, je vous reconnais là, vous autres Écossais. Mais en revanche, j’ai retrouvé à Londres une