Page:Scribe - Théâtre, 6.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Scène II.

MARGUERITE ; MISS ANNA, couverte d’un manteau écossais, et tenant à la main une lanterne éteinte ;
elle est vêtue d’une robe bleue et coiffée en cheveux.
MARGUERITE.

Qui vient là ? miss Anna, pâle et tremblante. Qu’avez-vous, mon enfant ?

ANNA, ôtant son manteau et posant sa lanterne dans le coin de la cheminée.

Rien, dame Marguerite.

MARGUERITE.

Moi qui vous croyais dans votre appartement ; d’où venez-vous donc ?

ANNA.

De traverser ces ruines.

MARGUERITE.

Dieu soit loué ! c’est vous que j’ai vue tout à l’heure ! Et vous osez seule, la nuit…

ANNA.

Aussi je tremblais. Mais, c’est égal, Gaveston vient de sortir, et je voulais visiter ce superbe bâtiment qui est au milieu du parc. J’ai été jusque là et je n’ai pu y pénétrer.

MARGUERITE.

Je le crois bien ; depuis qu’on a appris la mort du comte, tout est fermé, on y a mis les scellés, et on ne les lèvera que demain, après la vente.

ANNA, à part.

Ô ciel ! quel contre-temps !