Page:Scribe - Théâtre, 6.djvu/311

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ANNA, à part.
Je l’avais dit ! c’est Dikson, c’est lui-même !
MARGUERITE.
Moi, je l’ai fait entrer dans la salle à côté.
GAVESTON.
Sans m’avoir consulté ?
Je punirai cette imprudence extrême,
Et je prétends qu’il sorte à l’instant même.
ANNA.
Y pensez-vous ? déjà dans le pays
N’avez-vous pas bien assez d’ennemis ?
Ne voulez-vous pas qu’on vous aime ?
GAVESTON.
De me haïr il leur est bien permis.
ANNA.
Eh bien ! souffrez qu’il entre en ce logis
Et dès demain vous aurez connaissance
Du billet qu’en mes mains la comtesse a remis.
GAVESTON, vivement.
Vous le jurez.
ANNA.
Vous le jurez. Je le promets d’avance.
GAVESTON.
À vos désirs il faut se conformer ;
Et puisqu’il faut ici se faire aimer,
Qu’il entre donc !
MARGUERITE.
Qu’il entreDieu ! quelle bienfaisance !
GAVESTON.
Où le placer ?
ANNE ET MARGUERITE.
Où le placer ? Dans cet appartement.
GAVESTON, à Anna.
Soit mais rentrez dans le vôtre à l’instant !