Page:Scribe - Théâtre, 6.djvu/318

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ANNA.

Une main inconnue te rappela à la vie, te prodigua des soins…

GEORGES, s’avançant.

C’en est trop, et quel que soit ce mystère…

ANNA.

Arrête, ou je disparais à tes yeux, et tu ne me reverras jamais.

GEORGES.

J’obéis ; mais prends pitié de mon trouble : cette divinité protectrice qui prit soin de mes jours, où est-elle ? Depuis trois mois je la poursuis en vain ; partout il me semble et la voir et l’entendre ; dans ce moment encore, je ne sais si c’est une illusion, mais je crois reconnaître sa voix.

ANNA.

Peut-être l’ai-je prise pour te plaire.

GEORGES.

Si tu es elle-même, c’est ce que j’ignore ; mais qui que tu sois, donne-moi les moyens de la revoir.

ANNA.

Cela dépend de toi.

GEORGES.

Que faut-il faire, où faut-il te suivre ?

ANNA.

Me suivre… (À part) Oh ! maintenant je n’ose plus, et je dois changer de projet. (Haut.) Demain tu recevras mes ordres, et quels qu’ils soient…

GEORGES.

Je jure de m’y soumettre ! Fée, magicienne, ou