Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ROSE.

Impertinent ! tu pourrais supposer…

LOLIVE.

Du tout ; en province il faut bien être fidèle, on n’a que cela à faire. Que voulais-tu m’annoncer ?

ROSE.

Que M. Franval, mon maître, le plus honnête et le plus riche armateur de Bordeaux, vient à Paris marier sa fille ; et que celle-ci, qui m’aime beaucoup, m’a promis une dot le jour où l’on signerait son contrat.

LOLIVE.

Une dot ! c’est à merveille. Je ne te demande pas quelle est la somme.

ROSE.

Mille écus.

LOLIVE, avec exaltation.

Peu m’importe ; l’amour compte-t-il les billets de banque ? (Froidement.) Est-ce comptant ?

ROSE.

Oui.

LOLIVE.

Tant mieux, parce que premier valet de chambre d’un grand seigneur, de M. le comte de Saint-Marcel, tu sens que je ne pouvais former une alliance sans y trouver de quoi soutenir mon rang ; tu as une dot, tout est dit, je t’accorde ma main.

ROSE, soupirant.

Ah, Lolive ! le mariage de ma maîtresse n’est pas encore fait.