Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/123

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LOLIVE.

Qui pourrait l’empêcher ?

ROSE.

Je ne sais ; pendant le voyage, j’ai cru remarquer quelque mésintelligence entre le père et la fille. Mademoiselle Lucie est triste, inquiète, et je crains qu’un obstacle…

LOLIVE, vivement.

Un obstacle ! il n’y en a pas, il ne peut pas y en avoir ; ma tendresse, notre bonheur, mille écus comptant, il faut absolument que ce mariage se fasse. Rose, l’honneur, la délicatesse, tout vous fait un devoir de tromper le père s’il le faut ; et si vous avez besoin de moi…

ROSE.

Encore faut-il savoir de quoi il s’agit ; justement mademoiselle Lucie va venir ; je t’engagerais bien à rester, mais je crains que ton maître, M. de Saint-Marcel, ne t’attende.

LOLIVE.

Mon maître ! oh, je le forme.


Air : Un homme pour faire un tableau.

Maint solliciteur chaque jour
Implore humblement sa présence ;
Mais de mon cher maître à mon tour
J’exerce aussi la patience.
Si chez lui l’on attend, dit-on,
Il attend son valet de chambre.
Et c’est dans son propre salon
Que je lui fais faire antichambre.

D’ailleurs, aujourd’hui j’ai ma journée à moi ; madame la comtesse est indisposée ; une aventure hier