Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/129

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ÉDOUARD.

Je veux la voir.Êtes-vous malheureux !
Elle est partie
Pour Varsovie.

FRANVAL.

C’est très fâcheux.Non pas, c’est très heureux.

ROSE, à part.

C’est très fâcheux.Non pas, c’est très heureux.

FRANVAL.

Ce trait sent un peu la Gascogne.

ROSE, en montrant Franval.

Je ne crains rien, car le voilà
Forcé de croire celui-là,
Ou d’aller en Pologne.

ÉDOUARD.

Ma chère Lucie, que je suis heureux de vous voir ; mais descendre hier dans cet hôtel, sans m’en faire prévenir… ; si je l’avais su, je n’aurais pas été au bal de l’Opéra, quoiqu’il m’y soit arrivé une aventure charmante. Une jeune dame que l’on allait enlever pour une autre, si je ne m’en étais mêlé… Il faut que je vous conte cette histoire-là.

LUCIE, d’un air suppliant.

Mon cousin, ne la dites pas.

ÉDOUARD.

Oh, ne craignez rien ! elle peut se raconter, et puis je vous en donne ma parole d’honneur, celle-là est vraie.

FRANVAL.

Comment, les autres ne l’étaient donc pas ?

ÉDOUARD.

Si vraiment, elles le sont toutes ; mais celle-là encore plus que les antres. (À Lucie.) Imaginez-vous… Mais