Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/130

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qu’avez-vous ? d’où vient cette tristesse ? vous ne savez donc pas que votre père consent à nous unir aujourd’hui même ?

LUCIE.

Il serait vrai ?

ÉDOUARD.

Oui, et il m’a promis que ce soir, après dîner, il signerait notre contrat, à une seule condition, qu’il n’a pas voulu me dire, mais que vous devez connaître, n’est-il pas vrai ?

LUCIE.

Oui, et je crains que déjà il ne soit plus en votre pouvoir de la remplir.

FRANVAL.

Je crois du moins qu’il aura de la peine ; mais je suis équitable, et je ne condamnerai pas sans preuves, bien persuadé, mon cher Édouard, que tu ne seras pas embarrassé de m’en fournir d’ici à ce soir.

ÉDOUARD.

Il paraît qu’en province on parle par énigmes, car je n’y conçois rien ; mais qu’importe ? vous m’aimez, je vous aime ; je suis si heureux de vous voir ; depuis six mois que nous étions séparés…

FRANVAL.

J’espère que tu as mis ce temps à profit, que tu t’es fait des amis, des protecteurs. Tu ne nous parlais pas dans tes lettres de M. le comte de Saint-Marcel, le meilleur ami de ton père : est-ce que, par hasard, tu ne le voyais plus ?