Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/143

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ROSE, à part.

C’est fait de lui.

ÉDOUARD, embarrassé.

C’est aujourd’hui lundi ; il sera à sa petite maison de Saint-Ouen, un endroit délicieux, au bord de la Seine, vis-à-vis l’île de Cage, Nous y allons une ou deux fois par semaine. Imaginez-vous, beau-père, qu’il y a là un billard sur lequel l’autre jour j’ai fait un coup…

FRANVAL.

Oui ; mais M. de Saint-Marcel n’y jouera pas aujourd’hui ; M. Guillaume nous a dit l’avoir vu ce matin à Paris ; ainsi, comme je ne me soucie pas d’y aller sans toi, partons.

ÉDOUARD.

Demain, si vous voulez ; mais aujourd’hui cela m’est impossible.

FRANVAL.

Et pour quelle raison ?

ÉDOUARD.

J’ai ce matin des amis que j’attends, et ils se faisaient même une fête de se trouver avec vous.

FRANVAL.

Je ne peux… je déjeune en ville, chez Saint-Phar.

ÉDOUARD, vivement.

La ! moi qui ai commandé un déjeuner magnifique.


Air : Dans ce castel dame de haut lignage.

J’ai dix flacons d’un champagne admirable,
Dinde truffée et vrai pâté d’Amiens.
Mon cœur d’avance en ce banquet aimable
A confondu vos amis et les miens.