Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/145

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FRANVAL.

Et alors, ce déjeuner que tu me décrivais avec tant de facilité…

ÉDOUARD.

Il est là, il est toujours là. Je comptais prier un de mes amis que j’attends de me servir de témoin.

FRANVAL.

C’est cela, une mauvaise tête, un écervelé qui va tout gâter : c’est moi que cela regarde, je me charge d’arranger l’affaire.

ÉDOUARD.

Mais non, beau-père, ne vous mêlez pas de cela, et laissez-nous faire : cela peut vous compromettre, tandis que nous autres jeunes gens…

FRANVAL.

Du tout ; je veux savoir de quoi il s’agit, et comment cela est arrivé, ou sinon point de mariage.

ÉDOUARD, à part.

Quel diable d’homme ! (Haut.) Mais votre déjeuner chez Saint-Phar ?

FRANVAL.

Est-ce que j’y pense maintenant ! il m’attendra : quand il s’agit de ton honneur, de tes jours, toi, le fils de mon meilleur ami, mon propre fils ; car maintenant je te regarde comme tel. Allons, parle, et raconte-moi tous les détails.

ÉDOUARD, à part.

Au fait, c’est un brave homme. (Haut.) Écoutez donc, beau-père, vous prenez cela trop au tragique ; c’est une aventure comme tant d’autres, un malentendu, une plaisanterie.