Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/146

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FRANVAL.

Une plaisanterie ! qui compromet votre existence, ou celle d’un compatriote.

ÉDOUARD.

D’abord, c’est un Anglais.

FRANVAL.

C’est égal. Mais pourquoi vas-tu t’exposer à des voies de fait ?

ÉDOUARD.

Je ne l’ai pas touché.

FRANVAL.

Ou à des paroles.

ÉDOUARD.

Je ne lui ai pas parlé.

FRANVAL.

Mais alors…

ÉDOUARD.

Voilà ce qui est arrivé : Je dînais hier dans une maison charmante ; et vu la beauté de la journée, vraie journée d’été, toute la société prenait le café sur une petite terrasse qui donne sur le boulevard, une terrasse de la hauteur d’un entresol, et qui n’a pas même de balustrade ; notez bien le fait.

ROSE, à part.

Voilà une exposition qui me fait frémir.

ÉDOUARD, comme un homme qui cherche toujours ce qu’il va dire.

La maîtresse de la maison… une femme fort aimable… jeune encore, des yeux noirs magnifiques… la maîtresse de la maison me versait un moka brûlant ; et, occupé à la regarder et à lui adresser quelques