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Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/165

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je jure de me corriger, de ne plus retomber dans un défaut dont je vois trop tous les dangers. Lolive, je me souviendrai de ta leçon ; je te promets une récompense.

LOLIVE.

Bien sûr !

LUCIE, lui donnant une bourse.

Et moi, je te la donne.

LOLIVE.

C’est encore mieux.

(Pesant la bourse. )
Rien n’est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.


VAUDEVILLE.
LUCIE.

De vérités trop redoutables
L’amour-propre peut s’offenser ;
La Fontaine a su par des fables
Le corriger sans le blesser.
Dans un charme heureux il nous plonge
Par sa douce naïveté,
Et c’est à l’aide du mensonge
Qu’il fait passer la vérité.

FRANVAL.

Si les belles ont des caprices,
C’est afin qu’on les aime plus.
Si l’on est faux, c’est que les vices
Rapportent plus que les vertus.
Si maint Crésus que l’ennui ronge
Par ses courtisans est flatté,
C’est qu’on gagne avec le mensonge
Bien plus qu’avec la vérité.

M. DE SAINT-MARCEL.

En tout temps loyal et sincère,
Du grand jour rechercher l’éclat,
Tel fut toujours le caractère
Du véritable homme d’état.