Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/364

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MARIANNE.

Comment, monsieur…

GUIDO.

Moi, j’ai des idées de philosophie qui me soutiennent ; mais elle, pauvre petite ! occupe-toi de sa pâtée, c’est l’essentiel.

MARIANNE.

Oui, monsieur. (À part.) Oh ! je n’y tiens plus ; je vais retrouver la cuisinière du gouverneur, et vendre cette pauvre chatte.


Air : Vaudeville des Blouses.

C’est mon devoir, allons, il faut le suivre ;
Je vais conclur’ ce-marché sans retour ;
Depuis le temps que nous la faisons vivre,
Elle peut bien nous fair’ vivre à son tour.

GUIDO, à lui-même.

Oui, cet amour, hélas ! qu’on me reproche
M’ôte la soif et la faim ; c’est beaucoup.
C’est tout profit. N’a-t-on rien dans sa poche,
Il faut aimer ; l’amour tient lieu de tout.

ENSEMBLE.
MARIANNE, à part.

C’est mon devoir, allons, il faut le suivre, etc.

GUIDO.

À ses transports quand mon âme se livre,
J’oublierais tout ; et je sens chaque jour
Que, dans ce monde, on n’a besoin pour vivre
Que d’un cœur tendre et de beaucoup d’amour.

(Marianne sort par la porte à gauche de l’acteur.)