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Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/378

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« Change, change-moi, Brama !
Brama !
Quelle merveille !
Tout à coup Brama,
Qui m’exauça,
En une abeille
Me changea.

Ah, quel heureux destin !
Cueillir chaque matin,
Sur la rose et le thym,
Nouveau butin.
Mais les fleurs, le printemps,
Par malheur n’ont qu’un temps.
L’hiver, je m’ennuyais,
Et je disais :
» Change, change-moi, Brama !
 « Brama !
 « Oui, je m’en flatte,
 « Ton cœur m’entendra. »
Soudain, voilà
Qu’en jeune chatte
Il me changea.

De moi l’on raffolait,
Chacun me cajolait.
Toujours du pain mollet
Et du bon lait.
Mais les chats ont, dit-on
Le naturel félon.
Pour eux j’en rougissais,
Et je disais :
« Change, change-moi, Brama !
 « De toi
 « Mon cœur réclame
 « Cette faveur-là. « 
Soudain, voilà
Qu’en une femme
Il me changea !