Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/379

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GUIDO.

On vient, c’est sans doute ma vieille gouvernante ! Qu’elle ne puisse pas soupçonner ton ancienne condition.

MINETTE.

Sois tranquille ; je suis discrète.

GUIDO.

Et elle est discrète encore ! Quand je me la serais faite moi-même. Chut, la voici.


Scène VII.

Les mêmes, MARIANNE, portant un panier.
MARIANNE, à part.

C’est fini, le marché est conclu, je l’ai vendue pour trois florins : mais je n’aurai jamais le courage de… (Haut.) Que vois-je ! une femme en ces lieux !

(À l’entrée de Marianne, Minette se place à la droite de Guido, et cherche à se cacher aux yeux de la gouvernante, qui va à la table, et ôte le coffre qui y était resté.)

GUIDO, bas à Minette.

Attention, Minette, et laisse-moi faire. (Haut.) Te voilà bien étonnée, ma pauvre Marianne ; c’est…… c’est la fille d’un ancien ami de mon père, qui arrive à l’instant même d’Angleterre.

(Pendant ce temps, Marianne a déposé sur la table ce qu’elle apportait.)

MARIANNE, la regardant.

D’Angleterre !

GUIDO.

Oui, une jeune lady. Comme elle était sans asile, je lui en ai offert un. Elle logera avec nous.