Aller au contenu

Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/387

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GUIDO, secouant la tête.

Ah ! votre tendresse !

MINETTE.

Comment, monsieur, vous en doutez ? c’est affreux.

Air de Céline.

Oui, lorsque je pense aux caresses
Qu’autrefois je vous prodiguais,
Ah ! j’en rougis ! car mes tendresses
Avaient déjà précédé vos bienfaits.
C’était d’instinct, du moins je le suppose ;
Mais cet instinct, comme moi, dans ce jour
A subi sa métamorphose,
Et maintenant c’est de l’amour.

GUIDO, à part.

Dieu ! si je me croyais.. après un pareil aveu ! (Se reprenant froidement.) Permettez, Minette, je veux croire que vous m’aimez ; j’ai besoin de le croire, mais ce n’est pas tout. Je pouvais passer à ma chatte bien des choses que je ne passerais pas à ma femme ; et si, avec cette figure charmante, vous aviez conservé les goûts et les penchans de votre ancien état… J’ai déjà remarqué tout à l’heure un certain décousu dans vos manières…

MINETTE, pleurant.

Il n’est pas encore content. Eh bien ! je te promets de veiller sur moi, de vaincre le naturel qui te déplaît.

GUIDO, à ses genoux.

Et moi, je te promets en revanche de n’aimer que toi ; de n’avoir désormais d’autre volonté que la tienne, et…