Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/388

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MINETTE, l’oreille au guet.

Chut !

GUIDO.

Hein !

MINETTE.

N’entends-tu pas du bruit ?

GUIDO.

Qu’est-ce que ça fait ? (Continuant.) Songe donc quel bonheur d’être sans cesse occupés l’un de l’autre.

MINETTE, écoutant.

C’en est une !

GUIDO, de même.

Et quand je te peindrai mon amour, mon émotion ! quel plaisir de t’entendre me dire…

MINETTE, s’avançant doucement.

Tais-toi, tais-toi.

GUIDO.

Eh bien où vas-tu donc ?

MINETTE.

Bien sûr, c’en est une, entends-tu ?

GUIDO.

Comment, c’en est une ? (Minette s’avance à pas comptés vers l’armoire à gauche ; puis s’élance tout à coup comme un chat.) Qu’est-ce que c’est ? Minette, voulez-vous bien finir ?

MINETTE.

La, c’est toi qui lui as fait peur ; elle s’enfuit : c’est insupportable, c’est si gentil !

GUIDO, de même.

Il n’y a pas moyen avec elle d’être en tête à tête : on se croit seul, et il y a là du monde dans les armoires. (Haut.) Minette, Minette ! ici, tout de suite.