Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/400

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GUIDO.

Ô ciel, elle est muette ! encore un changement, plus inconcevable peut-être que tous les autres. C’est fini ; je ne suis plus maître chez moi. Oh, que tu avais raison, sage Indien, quand tu me disais ce matin : Ne dérangez pas le monde ! Il me l’a dit deux fois, ce brave Indien.


Scène XIV.

Les précédens ; DIG-DIG, qui est rentré un peu avant et qui a fait des signes à Minette, reprend sa gravité dès que Guido l’aperçoit.
GUIDO, allant à lui.

Ah, seigneur Dig-Dig ! il n’y a que vous qui puissiez me secourir ; je la remets entre vos mains, prenez-la, emmenez-la, que je n’en entende plus parler.

(Dig-Dig fait un pas.)
MINETTE, étendant la main, vers lui.

Indien, je t’ordonne de rester à cette place, sans pouvoir faire un pas, ni prononcer une seule parole.

(Dig-Dig, qui s’avançait vers elle, reste sur-le-champ immobile, et ouvre plusieurs fois la bouche sans pouvoir parler.)

GUIDO.

Et lui aussi ! le voilà changé en magot !

MINETTE.

Je n’ai pas eu grand’peine ; (À Guido,) et toi-même, si tu dis un mot, je te fais prendre la forme que j’ai quittée ce matin.

GUIDO, indigné.

Moi, me rabaisser à ce point ! et je laisserais son