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- Que les autres !
(Avec colère.)
- Ah ! je le vois,
- Je ne suis plus maître chez moi.
Scène XIII.
Les Mêmes, DIG-DIG.
(Il est entré et a échangé du fond quelques signes avec Minette ; il reprend sa gravité dès que Guido l’aperçoit.)
GUIDO, se retournant.
- Ah ! sage Indien,
- Grand magicien,
- Accours
- À mon secours !
(Montrant Minette.)
- Je l’abandonne…
- Je te la donne !
- Qu’elle s’en aille, et pour toujours !
MINETTE, étendant la main vers Dig-Dig.
- Indien, de par Brahma,
- Je t’ordonne de rester là !…
- Comme une idole,
- Sans prononcer une parole !
(Dig-Dig, qui s’avançait, reste sur-le-champ immobile dans une position grotesque, et ouvre plusieurs fois la bouche sans pouvoir parler.)
GUIDO, confondu.
- Le voilà devenu magot !
MINETTE, le menaçant.
- Toi-même, si tu dis un mot,
- Je te ferai prendre soudain
- Ma figure de ce matin !
GUIDO, hors de lui.
- En matou ! moi ! quelle infamie !
(Frappé d’une idée.)
- Oh ! mon talisman que j’oublie !
(Courant au coffre qui est sur la table.)
- Brahma !
- Mon petit Brahma !
- Punis l’ingrate !
- Oui, qu’elle redevienne chatte !
- Et, par le pouvoir que j’ai là !…
(Il ouvre le coffre : une chatte blanche en sort aussitôt, s’élance à terre, et disparaît par la fenêtre.)
DIG-DIG et MARIANNE, criant.
- Au chat ! au chat ! Minette !
Ensemble.
GUIDO, pétrifié.
- Juste ciel ! qu’ai-je vu ?
- Je reste confondu,
- Il faut que l’amulette
- Ait perdu sa vertu !
LES TROIS AUTRES.
- Il est tout éperdu,
- Le voilà confondu,
- Il croit que l’amulette
- À perdu sa vertu.
GUIDO, montrant le coffre à Minette.
- Quoi : madame… vous étiez là.
- Et je vous vois encor ! que veut dire cela ?
MINETTE, souriant.
- Devinez, devinez.
GUIDO, vivement.
- Comment veut-on que je devine !
MARIANNE, montrant Minette.
- Mais c’est votre cousine.
GUIDO, avec joie,
- Comment, comment !…
- Ma petite cousine ?
DIG-DIG, saluant.
- Et c’est moi, le vieil intendant,
- Qui vous attrapa si souvent.
(Guido le menace du doigt en souriant.)
MINETTE, tendrement,
- Grâce au ciel, j’ai rempli le désir de mon père !
- Je ne crains plus de rivale à vos yeux…
- Oui, Guido, nous serons heureux…
- Car j’aurai le cœur, pour vous plaire,
- De cette Minette si chère,
- Sans en avoir le caractère…
- Je ne crains plus de rivale à vos yeux…
(Levant la main comme pour griffer.)
- Ni les…
GUIDO, gaiement.
- Eh bien ?
MINETTE, en souriant.
- Oh ! ne crains rien.
- Tu peux la prendre sans danger,
- J’ai promis de ne plus changer.
(Elle lui tend la main qu’il baise avec transport.)
TOUS.
Je puis la prendre sans danger Il peut
- Car elle ne veut plus changer.
MINETTE, au public.
- Je suis femme, j’étais chatte…
- Je m’en souviendrai toujours ;
- Qu’on me choye et qu’on me flatte,
- Je fais patte de velours !…
- Mais ce naturel charmant
- Devient méchant
- Au moindre vent…
- Pour m’en guérir, chaque soir,
- Venez me voir
- Et me revoir,
- Miaou ! miaou !
- À ces appels tendres et doux,
- Miaou ! miaou !
- Montrez-vous indulgents et doux,
- Miaou ! miaou !
TOUS.
- Miaou ! miaou ! etc.
Paris Imprimerie de Dubuisson et Cie, rue Coq-Héron, 5.