inutilement : Perinthe auſſi, qui malgré ce que la Princeſſe luy avoit dit, vouloit du moins teſmoigner à ſon Amy, qu’il faiſoit pour luy tout ce qu’il pouvoit, ſoutenoit que Doraliſe luy devoit sçavoir gré de ce qu’il n’avoit pas aimé ſa femme, puis que ç’avoit eſté pour l’amour d’elle : mais quoy qu’ils puſſent dire tous deux, Doraliſe ne s’adoucit point. Perinthe ſe trouvoit pourtant fort embarraſſé : car il n’oſoit parler auſſi fortement pour Andramite qu’il euſt fait, ſi la Princeſſe ne luy euſt pas parlé comme elle venoit de luy parler. Il n’oſoit pas non plus ne dire rien en ſa faneur de peur de l’irriter, apres l’obligation qu’il luy avoit : de ſorte qu’il eſtoit dans une contrainte eſtrange, & qui ne finit que vers le ſoir. Depuis cela, la Princeſſe par la encore pluſieurs fois à Perinthe, pour l’obliger à changer de deſſein : mais elle le trouva toujours dans une obſtination invincible. Elle ne diſoit pourtant pas à Doraliſe l’intention qu’elle avoit ; & j’eſtois la ſeule qui la sçavois, & à qui elle en parloir ; car eſperant touſjours qu’il changeroit enfin d’humeur, elle ne vouloit pas aprendre à Doraliſe, la reſistance qu’elle avoit trouvée dans ſon eſprit. Cependant Perinthe n’oſoit preſques plus regarder la Princeſſe, ny Doraliſe : & il redevint tres melancolique. Pour Abradate, comme ſa liberalité luy avoit aquis tous les Domeſtiques du Prince de Claſomene, il fut adverty par quelqu’un deux, qui avoit entendu parler Perinthe à ſon Maiſtre, qu’il ſervoit le Prince Mexaris autant qu’il pouvoit : de ſorte que s’en allant tout a l’heure chez Doraliſe, pour luy demander conſeil s’il devoit le dire à la Princeſſe, ou en parler à Perinthe ; il la trouva qui venoit de sçavoir par Andramite : que ç’avoit eſté Perinthe qui l’avoit porté
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