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Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, cinquième partie, 1654.djvu/218

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moins, qu’ils luy dirent que tous ſes Subjets ne trouvant point de Princeſſe, ny dans ſon Royaume, ny dans les Eſtats voiſins qu’il pûſt eſpouser ; auroient beaucoup de ſatisfaction qu’il leur donnaſt une Reine ſi illuſtre en toutes choſes. Cela eſtant ainſi, Creſus fut donc chez le Prince de Claſomene, pour luy faire cette propoſition : qui luy ſembla ſi avantageuſe, qu’il l’accepta ſans peine : de ſorte que ſans perdre temps, Creſus envoya querir Abradate, afin que toutes choſes eſtant arreſtées entre eux, on dépeſchast en diligence vers la Reine de la Suſiane. Comme cela ne ſe pût pas faire, ſans qu’il s’en eſpandist quelque bruit, un Officier de la Princeſſe me vint dire avec beaucoup d’empreſſement, qu’elle alloit eſtre Reine de la Suſiane. Quoy que je l’euſſe eſperé j’advoûe que je ne laiſſay pas d’en eſtre ſurprise : de ſorte que dans le premier tranſport de ma joye, apres m’eſtre fait dire comment il sçavoit la choſe ; j’eſcrivis promptement un Billet à Doraliſe, qui eſtoit chez elle avec Perinthe, afin de la luy raire sçavoir : & comme il eſtoit fort court, je penſe que je m’en ſouviendray bien : & qu’il eſtoit à peu pres en ces termes.


PHERENICE A DORALISE