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Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, cinquième partie, 1654.djvu/219

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S’il eſt vray, comme vous le dittes ſouvent, que celuy qui donne beaucoup, aime beaucoup ; il faut conclure que le Roy de la Suſiane aime plus la Princeſſe, que perſonne ne l’a jamais aimée : puis qu’en luy donnant la Couronne qu’il vient de recevoir, il luy donne plus que perſonne ne luy a jamais donne. Si vous eſtes raiſonnable, vous viendrez aider à ce Prince à la luy mettre ſur la teſte : & partager la joye de

PHERENICE.


A peine Doraliſe eut elle leû ce Billet, que ſans ſonger à l’opinion qu’elle avoit que Perinthe fuſt amoureux de Panthée, elle le luy donna à lire : voyez, luy dit elle, Perinthe, ce que Pherenice me mande, & venez en diligence aveque moy : car je ſerois au deſespoir, ſi quelqu’un m’avoit devancée à me rejouir avec la Princeſſe, Perinthe ſe mit donc à lire ce Billet : mais il le leût avec un trouble ſi grand dans l’eſprit, & tant d’émotion ſur le viſage, que Doraliſe revenant dans ſes premiers ſentimens ; qu’avez vous Perinthe, luy dit elle, qui vous trouble ſi fort ; & ſeroit il poſſible que