grand Veſtibule où il eſtoit, dans une grande Sale, afin de l’eſcouter en ce lieu la. Mais comme la Reine de la Suſiane & la Princeſſe Araminte avoient eſté adverties que celuy qui avoit demandé à parler à Cyrus eſtoit au Prince Mazare, elles eurent peur que ce ne fuſt pour engager ce Prince en quelque combat particulier, & craignirent meſme que le Roy de Pont & Abradate n’en fuſſent : de ſorte qu’elles ſe reſolurent d’envoyer ſuplier Cyrus de vouloir bien qu’elles luy puſſent dire un mot. Comme ce Prince les reſpectoit extrémement, quelque impatience qu’il euſt de sçavoir ce qu’Orſane luy vouloit dire, il fut trouver ces Princeſſes : qui luy teſmoignerent ſi obligeamment linquietude où elles eſtoient, d’avoir apris qu’Orſane eſtoit à Mazare, qu’elles le forcerent pour les raſſurer, de leur offrir de n’aprendre qu’en leur preſence ce qu’Orſane avoit à luy dire : ayant bien jugé, veû comme il luy avoit parlé, qu’il ne venoit pas luy propoſer un combat. Ces Princeſſes acceptant donc ce qu’il leur offroit, il envoya querir Orſane : à qui il dit qu’il pouvoit parler avec autant de liberté devant ces deux Princeſſes, que s’il euſt eſté ſeul. En ſuitte dequoy, Cyrus ayant pris place aupres d’elles, & n’eſtant demeuré perſonne dans la Chambre, Orſane commença ſon diſcours en ces termes.
HISTOIRE DE MAZARE.