à reprendre le fil de son discours ; se tournant vers le Roy d’Hircanie ; Seigneur, luy dit il, je ne m’arresteray point à vous particulariser de nouveau, la glorieuse naissance d’Artamene : puis qu’il suffit de dire son veritable Nom ; & d’adjouster qu’il est de l’illustre Race des Perfides ; pour faire advoüer, qu’il n’y en a point de plus noble sur la Terre. Il a mesme cét avantage, d’estre nay parmi des Peuples (s’il est permis à un Persan de parler de cette sorte, ) où toutes les Vertus s’apprennent, pour ainsi dire, en naissant : & chez qui les vices sont en si grande horreur, qu’ils n’oseroient mesme y paroistre, que sous les apparences de ces Vertus. Artamene (car nous l’appellerons encore long temps ainsi) a de plus la gloire d’estre Fils d’un Prince, & d’une Princesse, de qui les loüanges sont en la bouche de toutes les Nations : & le bonheur de n’avoir par consequent pû recevoir de ses parens, que des inclinations tres nobles, tres hautes, & tres heroïques. Mais comme il semble que l’Histoire des Rois de Medie, n’est pas moins necessaire que celle des Rois de Perse, pour esclaircir ce que j’ay à dire ; & qu’il faille reprendre les choses d’un peu plus loing ; pour vous faire perfaitement entendre toutes celles que j’ay à vous raconter ; il faut que je vous fasse souvenir, comment les anciens Rois des Assiriens s’estoient rendus Maistres de la haute Asie : & comment le sage & l’illustre Dejoce fils de Phraorte, fit souslever ses Compatriotes contre leurs Tyrans : & remit la Souveraineté des Medes entre les mains d’un Mede, puis que ce fut entre les siennes. Vous sçavez, Seigneur, que ce grand & excellent homme estoit descendu en droite ligne des anciens Rois de
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