violente eust pû naistre. Cependant, aussi tost apres le repas, Feraulas que nous avions perdu dans la presse, lors que le Roy estoit arrivé, estant revenu, & ayant appris plus particulierement, la cause du Sacrifice ; nous tirant à part Artamene & moy, Seigneur, luy dit il, il faut songer à partir d’icy, & à en partir promptement : & d’où peut venir cette precipitation qu’il faut avoir pour cela ? luy respondit le Prince en soupirant : c’est parce, luy repliqua Feraulas, que vous estes en un païs où vostre mort passe pour un si grand bien, que la croyant veritable, l’on en fait des Sacrifices aux Dieux, pour les en remercier. Je l’ay desja sçeu, repliqua le Prince sans s’émouvoir ; & puis que l’on me croit mort, l’on ne me cherchera pas vivant. Mais Feraulas, luy dis-je, sçavez vous quelque chose de plus, que ce que nous avons entendu de la bouche du Mage, qui a parlé dans le Temple ? J’ay sçeu, me respondit-il, par un des Sacrificateurs, à qui je m’en suis informé, qu’Astiage ayant esté assuré par diverses personnes, que le jeune Cyrus avoit fait naufrage ; depuis ce temps là, c’est à dire depuis trois ans qu’il y a que nous sommes partis, & qu’il croit que le Prince est mort, a fait faire en pareil jour qu’il croit que Cyrus a pery, des Sacrifices dans tous les Temples de Medie & de Capadoce, pour rendre graces aux Dieux, d’avoir fait cesser la cause apparente, du renversement de son Empire, dont les Astres l’avoient menacé. C’est donc à vous, me dit il, à songer à la seureté du Prince : & à considerer quel traitement il recevroit, s’il estoit reconnu d’un Roy & d’une Princesse, qui se resjoüissent de sa mort ; & qui en remercient les Dieux. Pendant le discours de Feraulas,
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