le perfide Aglatidas, je veux obeïr à celuy de mes parens qui a le soing de ma conduite : c’est à dire que je veux espouser Otane, le plus imparfait des hommes : & par là, faire voir à Aglatidas, si j’ay aimé quelqu’un de ses Rivaux. Quoy, luy dit Menaste, vous voudriez espouser Otane ? Ouy, luy respondit Amestris, je le veux : & je ne sçaurois choisir un suplice plus grand, pour me punir d’avoir aimé Aglatidas : & pour chastier Aglatidas de m’avoir trahie. C’est de cette façon Menaste, poursuivit elle, que je me justifieray, & que je me vangeray : quoy que je ne sçache pas quel est celuy que l’on accuse d’estre le complice de mon crime. Par là je suis assurée de guerir Aglatidas de sa jalousie : Car enfin Otane a tant de deffauts, que je ne m’y sçaurois tromper : estant absolument impossible, qu’Aglatidas en aye esté jaloux. Ha Amestris, luy dit alors Menaste, ne confondez point l’innocente avec le coupable : punissez Aglatidas tout seul, & ne punissez point Amestris ? espousez plus tost Megabise : & croyez que vous ne laisserez pas de vous vanger de mon perfide parent. Non Menaste, luy dit elle, ce que vous me proposez ne seroit pas juste : & ce seroit me vanger sur moy mesme, & ne me vanger pas d’Aglatidas. Car enfin Megabise est assez bien fait, pour faire croire à Aglatidas que je l’aurois aimé : ainsi il acheveroit de se guerir de sa passion, s’il est vray qu’il en ait eu pour moy, & demeureroit en paix avec sa chere Anatise. Ouy, il auroit lieu de croire, que j’aurois aimé un homme, qui en effet est digne de l’estre : mais lors qu’il verra que j’auray choisi pour mary, un homme qu’il sçait de certitude, que je ne sçaurois jamais aimer ; peut-estre que son cœur tout perfide &
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