Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/106

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Ciel, à exécuter les ordres de vos Supérieurs, & à faire toutes choses dans le tems & de la maniere qu’ils le souhaitent : ne differez pas un seul moment à accomplir ce qu’on vous ordonne : songez que le premier retardement en attire un autre, & celui-ci un troisiéme ; & qu’on recule toujours, parce que la crainte de la peine s’augmente de plus en plus, & que l’amour du repos croit à mesure qu’on en goûte la douceur. De-là vient que lorsqu’il faut travailler, on s’y met le plus tard qu’on peut, ou qu’on s’en dispense tout à fait, tant on a d’aversion pour le travail.

Ainsi l’habitude de la paresse vient à se former, & on a peine à s’en défaire, à moins que la honte d’avoir vêcu dans une extrême non-chalance, ne fasse enfin prendre la résolution d’être à l’avenir plus laborieux & plus diligent.

Mais remarquez que la paresse est un poison qui se répand dans toutes les puissances de l’ame ; qui n’infecte pas