Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/107

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seulement la volonté, en lui faisant haïr le travail, mais l’entendement, en l’aveuglant de telle sorte, qu’il ne voit que les résolutions des paresseux sont pour la plûpart sans effet ; & que ce qu’ils devroient faire sur l’heure, ils ne le font point du tout, ou le remettent à un autre tems.

Remarquez de plus, qu’il ne suffit pas de faire vîte & sans délai, ce qu’on a à faire, mais qu’il faut choisir le tems que la nature de l’action demande ; & quand on l’a fait, y aporter un extreme soin pour lui donner toute la perfection dont elle est capable. Car enfin, ce n’est pas la marque d’une véritable diligence, mais d’une paresse fine & artificieuse, que de faire avec précipitation les choses dont on est chargé, sans se mettre en peine qu’elles soient bien faites, pourvû que l’on en soit quitte au plûtôt, & que l’on ait plus de tems à se reposer. Ce désordre vient de ce qu’on ne considere pas assez de quel prix est une bonne œuvre, lorsqu’on la fait en son tems,